– Tu sais, toi, pourquoi Jean Berbek s’est arrêté de parler ? lui demanda-t-il.
– C’est une des nombreuses choses qu’il n’a jamais dites.
Il y a peu je vous parler de Novecento : Pianiste de A. Baricco, suite à cette critique de nombreuses personnes (mais surtout Lupa que vous pouvez retrouver sur Lup’appassionata) m’ont recommandé la lecture de Soie. Ni une ni deux, je me lance dans un second roman de Baricco là encore pour mon plus grand bonheur ! C’est un roman magistral qui a été publié en France en 1997. Il ne pèse pas lourd avec ses 144 pages mais referme tellement plus de poids sentimental et de beauté qu’il n’y parait. Mais je ne vous en dit pas plus pour le moment …
Synopsis
Vers 1860, pour sauver les élevages de vers à soie contaminés par une épidémie, Hervé Joncour entreprend quatre expéditions au Japon pour acheter des œufs sains. Entre les monts du Vivarais et le Japon, c’est le choc de deux mondes, une histoire d’amour et de guerre, une alchimie merveilleuse qui tisse le roman de fils impalpables. Des voyages longs et dangereux, des amours impossibles qui se poursuivent sans jamais avoir commencé, des personnages de désirs et de passions, le velours d’une voix, la sacralisation d’un tissu magnifique et sensuel, et la lenteur, la lenteur des saisons et du temps immuable.
Mon Avis
Maintenant que j’ai fait des recherches, j’aimerais beaucoup le relire avec les illustrations de Rebecca DAUTREMER !
Avec Soie, Baricco change complètement de registre, d’univers et de type de personnage mais si une chose demeure c’est son style, sa poésie et son phrasé. Hervé JONCOUR est un homme qui parcours le monde avec une vision assez carré des choses jusqu’au jour où il va découvrir le Japon, sa douceur, son élégance et sa magie. De là va naître la nostalgie dans le coeur de notre protagoniste car avec le Japon c’est l’amour d’une femme qu’il nourrit en son coeur. Ce sentiment qu’il a pour cette jeune femme va vivre la guerre du Japon et les réalités du monde, notamment la distance, l’incompréhension de la langue, le fait d’avoir déjà une femme dans son pays.
Attention spoiler même si ça n’empêche en rien de lire le livre :
Le parallèle entre l’amour et l’Etat du Japon à ce moment donné est vraiment intéressant. On y voit un début d’ouverture sur le monde pour le Japon avec le marché des vers à soie qui s’ouvre et la rencontre amoureuse de Hervé Joncour. Vient ensuite le moment de stabiliser les accords avec un second voyage et le sentiment amoureux qui demeure. Jusqu’au prémices de la guerre et l’apogée du sentiment. Vient ensuite la guerre, la fuite qui rend difficile le marché des vers à soie qui va de pair avec la perte de l’être aimé. Voilà un point que j’ai particulièrement savourer.
Les descriptions faites sont en parfaites adéquation avec l’univers du livre, Baricco utilise le Japon dans son entièreté. C’est à dire que dans Soie nous retrouvons la douceur, l’élégance et le rythme de la littérature asiatique (attention je ne fais pas de vraie généralité, il y a plein de styles différents). Cet auteur est vraiment doué pour créer des ambiances ! Tout comme nous nous sentions sur le bateau avec Novecento, nous avons l’impression de voyager avec notre négociateur de vers à soie.
Je n’ai pas besoin d’en dire beaucoup plus : lisez-le. C’est un cri du coeur ♥ !
C’est définitif, j’ai un coup de coeur pour cet auteur, un véritable crush littéraire. Son style, sa façon de décrire le monde, la vie, les sentiments. Tout est raffiné et délicat, c’est bref, simple et sans chichi juste ce qu’il faut pour définir l’universel dans du particulier. Mon coeur a chaviré, ma bibliothèque va avoir un rayon Alessandro Baricco. En plus j’ai lu une adapation d’un de ses romans en BD, j’attend de lire le roman pour vous en faire une critique comparée.
Ceux-là contemplent leur destin à la façon dont la plupart des autres contemplent une journée de pluie.
Un petit bonus, la bande annonce de l’adaptation cinématographique qu’il faut que je regarde !
Et comme toujours, vous pouvez nous suivre sur Twitter ou Facebook pour partager vos lectures !
2 Comments
Magnifique chronique *_* Tu m’as fait vibrer avec tes mots si justes ! Je suis tellement contente qu’il t’ait plu 🙂 Moi aussi j’aimerai voir le film, même si une petite part de moi a peur d’être déçue, forcément… Et merci pour le lien, tu es adorable ! Bisous 🙂
C’est normal pour le lien, c’est toi qui m’a mis ce délicat livre entre les mains 🙂 La moindre des choses c’est de savoir dire merci.