Un grand merci à Katia VERBA pour ce partenariat et pour sa confiance. C’est avec un réel plaisir que j’ai découvert sa plume. Publié en 2014 aux éditions Au Pays Rêvé, La maudite de Valognes est son premier roman. Car en effet, Katia VERBA qui a déjà plusieurs ouvrages à son actif, est plus habituée aux pièces de théâtre. C’est avec délicatesse et passion qu’elle écrit ce roman qui est, espérons le, qu’un début ! C’est avec une véritable joie que je lirais d’autres romans de cette auteure. Je vous laisse tout d’abord lire la quatrième de couverture.
Synopsis
April, belle veuve énigmatique, artiste-peintre de talent, coule des jours sans histoires dans son hôtel particulier de Basse-Normandie à Valognes, héritage de son dernier et riche mari.
Délicieusement voluptueuse, moyennant ses charmes « à l’occasion », elle a tout pour être comblée.
Mais son passé lui revient soudain comme un boomerang, sous les traits d’un terrible maître chanteur.
Bouleversée, elle en perdra ses repères et devra mettre sa vie quelque peu dissolue entre parenthèses.
Elle connaîtra alors les affres de la vengeance. Un coup de fil anonyme marquera le point de départ d’une angoisse qui montera crescendo jusqu’à l’atteindre au plus profond âme.
Mon avis
Alors dès le départ je vais le dire : oui j’ai aimé ce roman parce qu’il parle de la Normandie (surtout de la basse mais il évoque un peu la haute) et que ça me rappelle chez moi. Oui, quand l’héroïne se fait des moules frites dans un restaurant, des souvenirs remontent. Un point très positif réside sur la description de cette (magnifique) région. J’était « rentrée » chez moi durant les 213 pages de ma lecture et quel bonheur ! En plus l’héroïne est rousse – comme moi, alors forcément j’ai rigolé et je me suis dit « moi aussi je suis une femme fatale, non mais Oh ».
Trêve de plaisanteries, ce roman est prenant dès les premières pages. Nous nous demandons ce qui lui arrive et surtout en quoi est-elle maudite ? Je me suis souvent vu attendre que tout bascule dans du fantastique un peu comme dans une nouvelle de Maupassant (la Normandie aidant). Mais sur ce point je vais être formelle : il n’y a pas de dimension fantastique et ça n’en est que mieux dans le sens où nous ne nous attendons jamais à ce qui va arriver par la suite. Une fin qui m’a bluffé et qui était totalement à l’ouest des idées que je m’étais faites.
Au cours de la lecture le suspens et la peur monte doucement. Le village de Valognes est comme une prison pour April. Il y a ce que disent les gens, les menaces misent à exécutions qui interviennent surtout chez elle et le manoir est grand, trop peut-être, pour une femme seule. D’ailleurs cette demeure est un peu comme April : belle, grande, libre mais terriblement seule et vide. April est artiste et profite de la fortune de son ancien mari pour garder cette demeure où elle a son atelier. Ses toiles se vendent bien. Pour masquer la solitude, elle a de nombreux amants. Tout se passe comme à son habitude jusqu’au jour où April reçoit des menaces de mort …
En un sens, celui qui veut se venger n’arriverait-il pas au bon moment pour qu’April change sa vie ? Puisque rien de mieux qu’une grosse frayeur et la peur de perdre la vie pour se remettre en question et faire évoluer son univers !
Nous suivons donc cette femme qui va se poser de multiples questions sur la personne qui peut lui en vouloir et par la même occasion va se livrer au fur et à mesure. Ce qui va permettre au lecteur de comprendre qui est réellement April. J’ai particulièrement apprécié cet aspect psychologique dans ce roman. Ils expliquent le cheminements des personnages. Pourquoi en sont-ils arrivés là à un moment donné ? Ils ont tous des raisons personnelles et des explications. Mais ils semblent ne pas forcément se comprendre. Un sujet assez universel en réalité !
Car oui, finalement ce roman c’est un peu l’histoire de tout le monde. Nous agissons chacun avec nos raisons mais pensons-nous assez aux répercussions de ces actes sur les gens qui nous entourent ?
En bref, la Maudite de Valognes c’est l’histoire d’une femme fatale qui va voir sa vie basculer suite à des menaces de mort. Elle n’a plus le choix, il va lui falloir trouver de qui elles viennent et comprendre pourquoi. Mais pour comprendre ses travers, il faut se livrer et April le fait avec délicatesse, sensualité et beaucoup de douceur. La plume de Katia lui fait prendre vie avec force et fragilité. Un équilibre que nous retrouvons durant toute la lecture et qui nous fait vibrer. Voilà un beau roman !
Une petite citation de saison pour finir cette chronique !
L’automne s’était éclipsé et l’hiver s’installait. Les paysans l’avaient prédit froid et neigeux. Ils voyaient cela à la peau des oignons ; plus elle était épaisse, plus il ferait froid. « Oignons à trois pelures, signe de froidure », disait Ivy.
En bonus une interview de Katia ! Merci à elle d’avoir répondu à mes questions.
Site : katiaverba.fr
- Pourquoi avoir écrit cette histoire en roman et non en pièce de théâtre ?
Katia : Etant baigné dans l’univers théâtral, il m’était plus facile d’écrire des pièces de théâtre, mais je voulais aussi élargir mon public. – Le théâtre est une toute petite niche – En écrivant ce premier roman, j’ai cru que j’aurai des difficultés à travailler les descriptions, plus longues dans les romans. Il m’apparut que ce n’était pas plus, ni moins difficile de passer de l’écriture théâtrale, au roman.
- Et ce décor Normand, qui correspond à l’ambiance, comment l’avez-vous choisi ?
Katia : Tout à fait par hasard. Je situe toujours les lieux, en fonction d’un coup de cœur et j’analyse aussi pour savoir si les protagonistes fonctionnent bien dans cet univers. Il y a aussi un côté un peu sauvage en Basse Normandie, un rien mystérieux. J’ai choisi : Valognes, en Basse Normandie.
- April est une femme fatale dans tout les sens du terme, est-ce pour cela que vous avez choisi de la faire rousse ? Pour qu’elle n’en soit que plus brûlante, dangereuse ?
En effet, j’ai souvent constaté que les héroïnes dans les romans était blondes ou brunes, plus rarement rousses. Les rousses ont un côté piquant, une singularité, une délicatesse, que j’apprécie particulièrement et qui correspondait à mon personnage principal, qui plus est, ses origines sont anglaises.
- Nous nous attendons quasiment à chaque instant à basculer dans une histoire fantastique à la Maupassant. Avez-vous hésité ou est-ce un choix dès le départ de faire une histoire réaliste ?
Katia : Cette question n’est pas étonnante, car on me l’a déjà posée. C’est vrai aussi que j’oriente souvent mes histoires un peu à l’instinct. Je ne travaille pas sur un canevas prédéfini. – Cela nuit à ma créativité -…J’ai changé l’optique du départ. J’ai voulu écrire un roman destiné à un large public, avec des rebondissements, facile à lire, mais aussi avec des personnages forts et un peu atypiques, pour certains.
- Une petite question finale, allez-vous nous concoctez un autre roman ?
Katia : Oui oui, je suis sur l’écriture d’un second roman (bien avancé à ce jour) : « La disparue de Saint Guilhem le désert »… et sur le début de l’écriture d’un court-métrage de 20 minutes un « thriller psychologique » (titre encore secret) qui se passera dans un vieux château délabré, en « Haute Normandie. »
Deux autres pièces aussi, sous le coude : Une comédie grinçante : « Jeu de dupes et faux-semblants » qui se passe à Waterville en Irlande et un drame familial : « Haine sous le boisseau » qui se passe à Chester en Angleterre. Je pense souvent à adapter mes pièces. Du théâtre au roman… La route est longue, mais c’est passionnant.
Voilà, le rendez-vous romanesque avec cette auteure est fixé pour notre plus grand plaisir. En attendant, allez découvrir La Maudite de Valognes !
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2 Comments
Une découverte qui semble très alléchante !!! Cela a dû être chouette pour toi de retrouver ta terre natale grâce à ce roman ^^
Ah les moules frites, c’est trop bon, et pourtant je ne suis pas de cette région mais j’adore ça, les Bouchots sont incontestablement les meilleures !
Et merci pour l’interview bonus 🙂
Les moules de Barfleur sont mieux mais elles ne sont pas disponible tout le temps