Celui qui revient est un roman de Han Kang (한강). Il est sorti en France en février 2016 aux éditions Le Serpent à Plumes.
Synopsis
Mai 1980 : une junte militaire a pris le pouvoir en Corée du Sud quelques mois plus tôt. Après une spectaculaire manifestation d’opposants à Séoul, la ville de Gwangju se mobilise à son tour. Face à la répression, elle se soulève, portée par le mouvement étudiant et syndical pour la démocratie. La répression menée par l’armée est féroce : les civils, la foule, la jeunesse deviennent des cibles.
Dans la ville ensanglantée, un jeune garçon erre à la recherche de ses camarades. Dans une maison d’édition, une jeune femme travaille sur un texte censuré. Dans le présent, des rescapés se souviennent. Et toutes ces âmes tourmentées demandent à trouver la paix.
Mon avis
Comment parler de ce livre qui m’a mis les larmes aux yeux ? Basée sur des faits réels qui se sont déroulés en 1980 avec la prise de pouvoir de Chun Doo Hwan, Celui qui revient est une patchwork de vies. J’ai d’ailleurs beaucoup aimé cette façon de passé d’un personnage à un autre par un lien que nous comprenons au fur et à mesure de la lecture. C’est touchant, nous nous attachons aux personnages qui sont voués à disparaître ou tout du moins à radicalement changer après ce qu’ils vont vivre.
La manière d’écrire de l’auteur est un peu déroutante au départ (changement du point de vue du narrateur, on parle de personnages que nous connaissons sans forcément dire le nom …) et puis nous nous y faisons, nous déroulons l’histoire à travers les yeux de ces différents personnages. La perte d’un être cher, le combat pour la liberté, les choix ou non mais aussi la mémoire … Tout est exploré pour nous offrir une vision complète de la vie en temps de conflits armés, lorsque le pouvoir est pris par la force contre un peuple.
J’avoue avoir du mal à vous parler de ce roman tellement je l’ai apprécié et en même temps c’est une époque cruelle, terrible où tout ne semble être que mort et tristesse. Pour le comprendre, il faut d’ailleurs avoir un peu de culture sur l’histoire de la Corée, histoire de remettre ce moment historique et de l’appréhender tel qu’il doit être. Parce qu’en effet, le nom de Chun Doo Hwan n’arrive qu’en fin de roman et n’est cité qu’une fois. Je n’en dit pas plus car l’idée c’est vraiment de faire cette expérience de lecture et de plonger dans un moment de l’histoire coréenne.
Je pense lire La végétarienne de Han Kang histoire de changer un peu de style et apprécier sa plume dans un autre ouvrage (surement un peu plus léger).
En bref, un livre dur mais beau qui fait réfléchir en ne tombant jamais dans la pitié. C’est cruel mais ça a été, le dire permet de panser certaines plaies ou tout du moins de faire savoir ce qui a longtemps été occulté.
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4 Comments
Il me tente énormément !
Il est tellement beau, je vais lire La Végétarienne du même auteur. Un chef d’oeuvre rempli de poésie !
Je n’ai jamais rien lu et suis vraiment inculte sur le sujet ! Ce livre serait l’occasion idéale de découvrir un peu l’histoire de ce pays, et ton avis m’y encourage, merci 🙂
Oui, tu peux c’est vraiment intense comme histoire (et avec ce qui se passe autour de leur présidente actuelle c’est de bon goût)