Le 16 septembre 2016 est sorti le nouvel ouvrage de Guy Delisle : S’enfuir. Récit d’un otage. Publié par Dargaud, cette BD de 432 pages nous offre le témoignage poignant de Christophe André.
Synopsis
En 1997, alors qu’il est responsable d’une ONG médicale dans le Caucase, Christophe André a vu sa vie basculer du jour au lendemain après avoir été enlevé en pleine nuit et emmené, cagoule sur la tête, vers une destination inconnue. Guy Delisle l’a rencontré des années plus tard et a recueilli le récit de sa captivité – un enfer qui a duré 111 jours. Que peut-il se passer dans la tête d’un otage lorsque tout espoir de libération semble évanoui ?
Mon avis
J’aime beaucoup Guy Delisle et son dessin qui ne s’embarrasse pas du superflu. Il décrit et dessine ce qui doit être compris et à chaque fois, ça prend ! Avec S’enfuir, même si ce n’est pas son historie qu’il raconte, il utilise la même recette et c’est encore un ouvrage de qualité qui en découle.
Un récit poignant, douloureux et drôle par moment par certains aspects qui semblent absurde quand on sait que le protagoniste va bien aujourd’hui. Nous partons de Nazran où Christophe André travaillait pour une ONG et nous allons vivre le moment de son kidnapping jusqu’à son retour en France. Jour après jour, nous allons vivre à ses côtés les moments de doutes, d’attentes insoutenables (qui se ressentent par un aspect lent de la BD). Nous sommes attachés à l’histoire jusqu’à la fin. Ce côté immersif est assez étrange, nous avons parfois peur, parfois les petits réconforts décrits nous font sourire car Christophe André a enfin un peu de répit et nous avec.
Ma petite déception c’est que cette BD ne cherche pas à nous faire part des motivations de ce kidnapping réellement. Nous savons qu’il y en a eu d’autres et voilà. Après, tout cela nous pouvons l’obtenir par nos propres moyens et ce n’est pas le propos de l’ouvrage je l’entend bien. Ici il s’agit de décrire la vie d’un otage. Grâce à S’enfuir, j’ai découvert l’Ingouchie que je ne connaissais pas.
En bref, une histoire forte, immersive et très bien racontée.
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