Juste la fin du monde est un film franco-canadien de Xavier Dolan. Sorti le 21 Septembre 2016 au cinéma, il s’agit d’une adaptation d’une pièce de théâtre (du même titre) de Jean-Luc Lagarce. Il a reçu le Grand Prix du festival de Cannes. Il y a peu d’acteurs mais ce sont tous des grands noms du cinéma français (et international !) : Nathalie Baye, Vincent Cassel, Marion Cotillard, Léa Seydoux et Gaspard Ulliel.
Trailer
Mon avis
Celui-là j’avais besoin de vous en parler vite … Dès le début du film j’ai été happé par l’histoire, un vrai clash, un crush, je ne sais pas vraiment comment le nommer tout ce que je sais c’est que j’ai été submergé par l’émotion, les émotions !
Xavier Dolan reviens et fait fort ! Avec sa façon de filmer si particulière et touchante, il nous envoûte dès la première seconde du film. Plans larges et plans rapprochés, très rapprochés se succèdent avec lenteur, élégance et toujours accompagnés de la musique parfaite. Nous sommes accrochés aux personnages dont nous ne savons quasiment rien mais ça suffit amplement pour se sentir concerné par ce qui leur arrive.
Il y a tout d’abord Louis, gay et écrivain. Il est parti de sa famille depuis douze ans et n’est jamais revenu les voir jusqu’à ce jour, ce repas. Lui qui ne semble pas s’exprimer en famille, lui qui parle uniquement dans ses ouvrages (nous le supposons) a quelque chose à dire, il voudrait faire l’annonce de sa mort et ne jamais revenir … Mais les choses ne se passent jamais comme on les prévoit.
A peine arrivé chez lui, il est accueilli par sa soeur Suzanne, son frère Antoine, sa belle soeur Catherine et sa mère Martine. Sa mère tente de ne pas se laisser submerger par la joie de revoir son fils après tant d’années d’absence et fait semblant de faire « comme d’habitude ». Sa soeur, qui n’a que peu de souvenir de Louis, lui saute au cou. Gauche et triste, elle tente de se gaver de ce frère absent qui revient dans sa vie. Antoine, blessé par l’absence de Louis, souvent violent et blessant avec ses proches ne sait pas comment se comporter. Enfin, Catherine et Louis ne se connaissent pas et c’est pourtant eux deux qui semble le mieux se comprendre. Non pas par les mots mais pas les non-dits, leurs visions extérieurs à cette famille, comme des étrangers.
C’est un huit clos qui se déroule nous ne savons pas vraiment quand, dans la maison familiale qui se trouve on ne sait pas vraiment où et la seule évasion sera un tour en voiture entre frère qui tournera en cauchemar. Louis s’enfuit par ses souvenirs mais même là il se retrouve ancré à la réalité. Chaque personnage est criant de douleur, d’angoisse, de désirs inassouvis. Durant ce repas, tout semble surfait, en trop, faux …
Peut-on devenir un parfait inconnu dans sa propre famille ? Sujet délicat, liens fragiles, blessures invisibles et incompréhension sont au cœur de ce film. Les acteurs sont sublimes, ils incarnent à merveilles leurs rôles. Ils sont beaux. Xavier Dolan a su filmer ces visages déchirés avec une beauté particulière. Je n’aime pas particulièrement Léa Seydoux à la base mais dans ce film elle m’a émue comme jamais. Quand à Marion Cotillard, ses yeux n’ont jamais aussi bien parlé que dans ce long regard sur le canapé.
Le film est porté par une bande son majestueuse qui passe d’une musique de Camille à Moby en passant par O Zone. Chaque chanson donne à l’image une dimension parfaite et détachée. Comme un tableau que l’on regarderait doucement, lentement mais en totale immersion. Je ne suis pas spécialiste en cinéma et c’est avec le coeur que je tente d’expliquer mon ressenti vis à vis de ce film. Désolée si certains connaissent le langage technique pour ce procédé. Il n’y a pour le moment que Xavier Dolan qui ai réussi à me faire ressentir ça avec ses bandes sons.
Enfin, je terminerais par le fait que mon copain lui, n’a pas été touché par le propos. Il a uniquement trouvé le film beau, bien réalisé et bien filmé. Si j’ai été autant touché c’est parce que Juste la fin du monde, par certains sujets traités, par certains détails de soucis de famille m’a fait penser à ma vie. Et je sais que c’est le but des films, des livres … l’identification aux personnages. Mais là s’était trop, trop fort, trop dur, trop beau.
C’est donc avec une boule au ventre et les yeux rougit que je suis sortie du cinéma. Il y avait bien longtemps que je n’avais pas ressenti un sentiment aussi fort en voyant un film. Je pense que Juste la fin du monde va me hanter quelques jours encore. Et à chaque fois que j’y repenserai je serais bercée dans une espèce de mélancolie.
En bref, un film que je ne reverrais pas au cinéma, je vais attendre sa sortie DVD pour pouvoir le revoir mais en privé, pour me laisser aller aux émotions sans honte.
Allez voir ce film, donnez votre argent au cinéma pour faire vivre ce genre de production subtile et merveilleuse. Après ce film, j’aimerais écrire une lettre à Xavier Dolan et rien que pour ça je me sens bête. Je ne suis pas une groupie, juste une personne très très touchée par ce travail d’artiste. Un chef d’oeuvre qui se hisse sur la première place du podium de « mes films favoris » avec les deux films de Zach Braff.
+ L’article sur Mommy
Vous pouvez nous suivre sur Twitter ou liker notre page Facebook pour partager vos lectures.
Suivre Julia LittleDaisy sur Babelio et LivrAddict & Exoriel sur SensCritique
6 Comments
Un réalisateur que j’aime beaucoup.
J’ai hâte de voir son dernier film !
J’ai hâte d’avoir ton avis dessus 😀
Mommy a été une des plus grandes révélationslde ces dernières années pour moi ! Je suis très impatiente de voir celui-ci car j’ai l’intime conviction que Xavier Dolan est un réalisateur de génie ! Merci pour ce beau billet 🙂
Oui c’est un génie. Mais il joue avec notre coeur, et fait couler des larmes !
Gaspard Ulliel <3 !
(Oui, mon commentaire est très constructif.)
Je comprends ne t’en fais pas (mais j’ai pas beaucoup aimé sa prestation dans La Danseuse, qu’en penses-tu ?)