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Si le rôle de la mer est de faire des vagues … de Kim Yeon-Su

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Si le rôle de la mer est de faire des vagues … est un roman de Kim Yeon-Su sorti en France en janvier 2015 aux éditions Picquier. Le titre m’a de suite intrigué et le roman m’a plongé dans la société contemporaine de Corée du Sud. Attention, les kleenex sont de rigueur !

Table of Contents

Synopsis

Si le rôle de la mer est de faire des vagues, mon rôle à moi est de penser à toi. Depuis que nous avons été séparées, je ne t’ai jamais oubliée, pas même un seul jour.
Un jour, Camilla reçoit six cartons de vingt-cinq kilos qui contiennent toute son enfance. Entre un ours en peluche et un globe terrestre, la photo d’une jeune fille, petite et menue : celle de sa vraie mère avec un bébé dans les bras. Camilla a été adoptée peu après sa naissance par un couple d’Américains. Aujourd’hui elle a vingt et un ans et décide de partir en Corée à la recherche de sa mère.
Au fil d’une enquête aux multiples bifurcations, chacun livre sa version de l’histoire bouleversante de cette lycéenne de seize ans devenue mère, les rumeurs, les secrets, les tragédies, le mystère de l’identité du père. Peu à peu Camilla remplit les blancs de son passé, qui se confond avec celui de cette petite ville portuaire où elle est née, et toute sa vie s’en trouve changée.
Un roman riche en harmoniques, à l’imaginaire poétique et émouvant, enraciné dans la réalité sociale de la Corée d’aujourd’hui.

Mon avis

Ce roman m’a bouleversé, retourné et enfin révolté ! Si le rôle de ce livre était de vous faire passer dans une vague, de vous faire sentir le roulis de la vie et de vous lâcher après cela dans le monde.

Camilla a été adopté par des Américains mais est coréenne. Sa mère adoptive avant de mourir lui annonce que son frère lui a écrit. Camilla n’en apprendra guère plus. Brouillée avec son père adoptif, elle sera surprise de ce qu’elle va trouver dans les cartons qu’il lui envoie. Pour chaque objet, elle se décide à écrire tout ce qu’elle ressent et se souvient à son propos, jusqu’au moment où une photo apparaît. Ecrire ne suffit plus, il faut qu’elle se rendre en Corée.

De là nous allons la suivre dans la recherche de son histoire, de ses racines. Malheureusement pour elle, Camille se confronte à la société Coréenne qui veut paraître polie et bien sous tout rapport. Une lycéenne enceinte qui aurait abandonné son enfant ne fait donc pas parti de ce joli tableau et personne ne veut dire la vérité à cette Américaine en quête de ses racines. Pourtant et nous le savons puisque roman il y a, quelqu’un va commencer à briser ce silence et les tabous.

Depuis 2005, tu es plus âgée que moi et malgré tout, tu resteras éternellement mon enfant, même si j’ai du mal à y croire. Dire que toi, qui est plus âgée que je ne le serai jamais, tu es sortie de mon corps ! Je voudrais que tu saches à quel point c’était extraordinaire de te mettre au monde, mais je n’ai pas de lèvres pour formuler ces mots. J’aimerai te regarder dans les yeux, mais je n’ai pas de pupilles. J’ai envie de te serrer dans mes bras, mais je n’en ai pas. Je ne peux ni t’enlacer, ni t’embrasser. Et comme je n’ai pas non plus de rétines, je ne vois pas la moindre lumière, c’est triste ici, dans cet endroit où il n’y a pas d’amour.

L’histoire de Camille est chargée de tristesse, de douleur mais surtout d’amour. Ce roman écrit de manière très poétique, chargé de gravité et de délicatesse est une ode à la vérité et à l’amour de l’autre. Parce que mourir est la suite logique de la vie, nous ne devrions pas empêcher ceux qui le désire de se souvenir. Voilà la seule chose qui perdure après la vie de quelqu’un. Si le monde entier s’évertue à faire oublier un mort, alors c’est comme si il n’avait jamais été et Camille va se battre pour réhabiliter la mémoire de sa mère en allant contre la tradition.

En bref, une enquête sur le passé de Camille qui va lui permettre de faire revivre sa mère et de lui offrir le souvenir dont elle mérite et que tous ont tenté de faire oublier.

Ce que souhaite une histoire, c’est être entendue jusqu’au bout, tout comme un paysan espère une bonne récolte, ou les grues cherchent un abri humide.

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