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Best Love Rosie de Nuela O’FAOLAIN – Critique Littéraire

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Une collègue libraire m’avait dit un jour « Best Love Rosie de Nuela O’Faolain est un livre pour toi Julia, un jour tu le liras ». J’ai mis quasiment deux années avant de me lancer et c’est chose faite. Elle avait bien raison cette personne, ce livre m’a fait un bien fou tout en mettant mon cerveau en ébullition. J’ai plein de questions, d’envies, d’idées. Ce roman vous donne la sensation de vivre et d’avoir envie d’en profiter.

J’ai acquis l’édition de chez Sabine Wespieser que je trouve magnifique par sa sobriété qui sied parfaitement au style de l’auteur. Ce roman est sorti en 2008, année du décès de l’auteure. Ce qui rend l’histoire d’autant plus émouvante au vu du sujet ! Allez, je vous laisse découvrir tout ça.

Table of Contents

Synopsis

Après avoir vécu et travaillé loin de chez elle, Rosie décide qu’il est temps de rentrer à Dublin, pour s’occuper de Min, la vieille tante qui l’a élevée. Ni les habitudes ni les gens n’ont changé dans ce quartier populaire où elle a grandi, et la cohabitation avec Min, que seule intéresse sa virée quotidienne au pub, n’a rien d’exaltant : en feuilletant des ouvrages de développement personnel, censés apporter des solutions au mal-être de Min, Rosie se dit qu’elle s’occuperait utilement en se lançant elle-même dans la rédaction d’un manuel destiné aux plus de cinquante ans. Sa seule relation dans l’édition vivant aux Etats-Unis, elle se frottera donc au marché américain.

Mon avis

Une jolie claque après cette lecture. Si vous cherchez l’aventure, l’action, du mouvement ce livre n’est pas pour vous. Par contre si vous voulez savoir ce que ça fait de vieillir, ce que ça fait de rentrer « chez soi » après des années d’exil à l’étranger, si vous voulez découvrir un petit bout d’Irlande alors ouvrez ce roman !

Pour où débuter ce billet tellement j’ai envie de vous parler de tout et j’ai peur d’en oublier.

Rosie à la cinquantaine, elle sait qu’elle ne plait plus autant aux hommes qu’il y a vingt ans et pourquoi, elle rêve de ces regards sur elle. Elle aimerait vivre une relation satisfaisante mais celle qu’elle entretien bat de l’aile et sa tante Min qui vit à Dublin a besoin d’elle. Fini le vagabondage autour de la planète, retour dans son Irlande natale pour notre Rosie. On a dans ce personnage une force, une combativité qui donne envie et qui fait rêver. Elle écrit un livre sur le fait de vieillir mais c’est en lisant son histoire que le propos nous frappe, pas en lisant ce qu’elle écrit elle.

« Était-ce le destin de la femme moderne que de se retourner contre son corps ? »

L’auteur réussit là une mise en abîme parfaite qui prend tout son sens à la fin du roman. En même temps, Rosie est un sacré bout de femme au caractère bien affirmé. Elle a la fois drôle, touchante, féministe, indépendante et ouverte.

« il était hors de question qu’on m’interdise de conduire ou de boire ou qu’on me force à marcher trois pas derrière quelqu’un sous prétexte que ce quelqu’un possédait un pénis »

Autre sujet important c’est la relation entre Rosie et Min. Ces deux femmes n’ont pas beaucoup d’écart d’âge mais assez pour que Min ai joué le rôle de Maman remplaçante auprès de notre protagoniste. Elles ont du mal à communiquer et pourtant on sent un lien fort et inaltérable entre ces deux femmes. Tout au long du roman, nous allons tenter de comprendre pourquoi et comment en sont-elles arriver là. – Petit plus, j’adore Min, cette femme est formidable avec un coeur énorme et un grain de folie là où il faut ! –

Abordons la plume de Nuela O’Faolain qui est subtile, délicate et en même temps vraie. Je viens de la découvrir et ce n’est qu’un début tant ses mots m’ont marqué et on su toucher des choses personnelles en profondeur. La question du deuil et la peur de perdre un être cher nous est familier à tous. Quand son personnage angoisse à cause de la mort, ça m’a rassuré. Ce sont des questions que l’on n’aborde pas forcément avec son entourage et le fait d’en « parler » avec un personnage de fiction m’a fait relativiser. De même, Rosie est un personnage qui a vécu pour elle en voyageant beaucoup. Etant éloignée géographiquement de ma famille, j’ai parfois des moments de tristesses, ce livre a accentué certains points mais rappelle avec élégance que nos parents nous font et nous regarde nous épanouir, c’est normal.

Voilà de quoi traite ce livre : de la vie, de celle que nous menons tous avec nos tracas quotidiens, nos doutes, nos envies et nos non-dits. L’auteur aborde toutes ces questions et les traitent avec une poésie singulière. Si ce n’est pas toujours doux, le propos est toujours vrai. 

« Attachez-vous non à ce qui aurait pu être, mais à ce qui est. »

L’histoire se déroule en Irlande et surtout dans un quartier de Dublin. Ayant vécu dans cette ville, quel bonheur d’avoir des si jolies descriptions, de lire le nom de rue et de voir exactement de quoi l’auteur parle. Il en est de même pour certaines librairies décrites que j’ai eu la chance de fréquenter et que j’arrivais à visualiser durant ma lecture. Enfin le coup de grâce a été quand j’ai lu du quartier dans lequel j’ai vécu alors là j’ai versé ma petite larme. En 527 pages je suis repartie vivre à Dublin et ça m’a fait un bien fou. J’ai beaucoup rigolé avec certaines descriptions des irlandais(es) qui sont très vrais ! Les stéréotypes ont quand même un fond de vérité.

Un de ces livre qui vous tourmente pendant un long moment. Best Love Rosie est un roman que j’aurais du mal à prêter tellement il reste gravé dans mon esprit. Et je relierais ce livre quand j’arriverais à l’âge de notre protagoniste car il fera échos à d’autres soucis que j’aurais à ce moment là.

  • Un article du Monde que j’ai beaucoup aimé lire.
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